Avec ses yeux couleur saphir et ses socquettes blanches, le chat Sacré de Birmanie en un des chouchous des Français : en 2022, il est le deuxième en nombre de pedigrees après le Maine Coon et devant le Bengal.
C'est dans les années 30 que le Sacré de Birmanie devient connu en France mais ses origines exactes restent mystérieuses. On considère souvent qu'il s'agit d'une race française, au même titre que le Chartreux, même si le passé des 2 races est différent. En tout cas, c'est bien en France que la race a pris son essor.
L'extrémité des pattes blanche est une caractéristique des Birmans depuis les origines. mais les premiers Sacrés de Birmanie n'avaient pas le gantage que nous connaissons aujourd'hui. Ces photos des premiers Birmans proviennent de Messybeast.com.
Nombre de chats siamois avaient alors aussi le bout des pattes blanc, comme les chats de maison au patron siamois qui ont accompagné mon enfance et qui ressemblaient au chat de la photo de droite, qui est un premiers Sacrés de Birmanie occidentaux.
C'est le travail des éleveurs qui a fait évoluer les taches plus ou moins aléatoires du bout des pattes vers le gantage que nous connaissons actuellement, qui est clairement décrit dans les standards de la race. Le gantage parfait reste extrêmement difficile ` obtenir et constitue une des complexités de l'élevage des Sacrés de Birmanie.
Extrait du standard : « Gants et éperons : les pattes avant, devant et derrière, ont des gants blancs se terminant en ligne droite, idéalement ` la jonction entre le pied et la patte. Les pattes arrière ont des gants blancs devant remontant à l'arrière de la patte et se terminant en pointe de la moitié aux 3/4 du talon (éperons). Une régularité entre la hauteur des gants avant et arrière est souhaitable ».
« Les pieds blancs aux pattes avant et arrière, appelés « gants » font la spécificité du Sacré de Birmanie. Ces gants doivent être d'un blanc absolument pur. Ils doivent s'arrêter ` l'articulation ou ` la transition entre les doigts et le métacarpe qu'ils ne doivent pas dépasser. Des gants légèrement plus hauts aux pattes arrière sont tolérés.
Sur la face plantaire des pattes arrière, les gants blancs se terminent en pointe, les « éperons ». Les pointes idéales se terminent en V inversé entre 1/2 et 3/4 de la face plantaire. Des pointes moins hautes ou plus hautes sont acceptables mais ne peuvent pas dépasser l'articulation. Il est important que les gants soient d'égale longueur et présentent une symétrie de blanc entre les 2 antérieurs et les 2 postérieurs et idéalement entre les 4 pattes. »
En fait, la panachure chez le Birman n'est pas toujours limitée aux pattes : le Birman a parfois d'autres taches blanches sur le corps. Elles sont quasiment invisibles quand le chat est jeune car son corps est très clair. A la maturité, la couleur du corps s'intensifiant, les taches deviennent visibles. Elles sont de taille assez variable selon les individus. Le standard du LOOF précise au titre des pénalités « Marques blanches sous la gorge ou le ventre ». En outre, des taches de couleur dans les gants ou les éperons ou des marques blanches dans les points entraïnent un refus de tout titre.
Les Birmans reproduisent assez régulièrement le niveau de blanc demandé par le standard grâce à une sélection minutieuse des éleveurs, qui sur de nombreuses générations ont éliminé de la reproduction les chats présentant des taches blanches autres que le gantage et continuent `; le faire. Les croisements d'autres chats avec le Birman pour obtenir le Ragdoll ont montré que le gantage peut être perdu très facilement et qu'une distribution du blanc totalement différente apparaît alors.
Il y a plusieurs dizaines d'années, des éleveurs hollandais ont croisé des Birmans et des chats colourpoint sans gantage, produisant uniquement des chatons sans blanc. Ils ont ainsi prouvé de manière empirique que le patron birman est récessif.
Au début des années 2010, le Dr Barbara Gandolfi et son équipe ont identifié au gène KIT une variante associée au motif de gantage caractéristique des Birmans. La variante, nommée Wg, est récessive et tous les Birmans de l'échantillon étaienthomozygotes pour la variante gantage , suggérant qu'on pouvait la considérer comme un critère de la race.
L'équipe du Dr Gandolfi a travaillé sur un échantillon composé de plus de 200 Birmans et 900 autres chats incluant 21 races, des croisés Birmans et des chats issus de populations aléatoires. Ils ont trouvé la variante `; des fréquences plus faibles chez d'autres races comme le Ragdoll, le Mau, l'Exotic Shorthair, le Maine Coon, le Manx, le Seychellois, le Siamois, le Sibérien, le Sphynx et le Van turc, mais elle n'est associée au gantage que chez le Birman. D'autres mutations causent un gantage blanc, mais elles ne sont pas encore identifiées et ne font donc l'objet d'aucun test. On pense notamment qu'il existe également un gène pour le patron mitted, qui confère des pattes gantées et une collerette blanche. Un chat avec une seule copie de Wg n'a pas les pattes gantées, mais il peut présenter des marques blanches dues `; d'autres gènes de panachure.
Un test ADN pour la variante Wg est désormais commercialisé.
Le gantage est un caractère autosomique (inscrit dans un gène porté par un chromosome qui n'est pas lié `; la détermination du sexe) récessif : un chat doit donc avoir reçu une copie de la mutation de chacun de ses parents pour exprimer les gants blancs
Nom des couleurs : nomenclature du LOOF
Crédit photos : Merci à Florence Richard et Karine Le Barh de Birmania & Co, autres photos : Messybeast
Source principale : Messybeast (ma Bible). Adaptation des illustrations avec l'aimable autorisation de Sarah Hartwell.
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