Le patron colourpoint, popularisé en Occident par le Siamois, est dû à une mutation qui survient naturellement dans toute l'Asie et en Russie. C'est une forme d'albinisme, qui donne au chat un corps clair et des extrémités (« points » en anglais) foncées. Colourpoint signifie que les oreilles, les pattes et la queue des chats sont pigmentées de façon plus foncée que le corps. C'est la composante clé de la couleur de plusieurs races, comme le Siamois et le Burmese, et cette mutation peut donner des variations comme le patron mink. Les races colourpoint les plus connues aujourd'hui sont le Siamois, le Birman, le Ragdoll et le Persan colourpoint, parfois nommé Himalayen. D'autres animaux comme les lapins, les rats, les cochons d'Inde, les visons, les gerbilles de Mongolie, les hamsters dorés et les souris peuvent être colourpoint, mais en principe pas les chiens (nb: on a récemment documenté une mutation causant un patron colourpoint chez le chien).
Le patron colourpoint existe depuis des siècles. Il est déjà décrit dans un recueil manuscrit de poèmes nommé Tamra Maew, dont la première version date probablement du XIVe siècle. Les moines rédacteurs du Tamra Maew décrivent 17 chats porte-bonheur, dont le Siamois et le Burmese, et 6 chats porte-malheur. De toutes ces variétés, seul le Siamois seal point à l'aspect étrange a attiré l'intérêt des premiers exposants de chats de races. Les autres variétés ont été importées plus tard en Occident.
Les chats importés du Siam (aujourd'hui la Thaîlande) vers les pays occidentaux au XIXe siècle et au début du XXe siècle étaient de type plus modéré que les Siamois occidentaux actuels. Les races de chats ont été surtout développées en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord, et la sélection pratiquée a abouti à des chats aux caractéristiques extrêmes, très différents de ceux que l'on voit aujourd'hui en Thaïlande, en Birmanie et dans les pays voisins. Le Siamois longiligne et l'American burmese cobby (au corps ramassé) des podiums ressemblent peu à leurs ancêtres thai. Ils sont aussi génétiquement différents des chats thai d'origine, à cause des croisements effectués très tôt avec des British et des American shorthairs.
Depuis les années 1980, divers clubs de race d'Amérique du nord et d'Europe travaillent à préserver le type du Siamois du début du XXe siècle, que l'on trouve encore en Thaïlande. Cette race a un standard et se nomme le Thaï.
Le patron colourpoint est dû à des mutations sur le locus C (C pour couleur). Sur ce locus se trouve le gène TYR qui contrôle la tyrosinase, une enzyme nécessaire à la production de mélanine.
Les chatons colourpoint naissent avec une fourrure d'un blanc presque pur à cause de la chaleur de l'utérus : c'est après la naissance que la couleur se développe sur les extrémités. Les chats colourpoint continuent à s'assombrir en vieillissant, à cause de la baisse de leur température corporelle. Sous les climats plus chauds, il y a moins de contraste entre la couleur du corps et celle des extrémités. Dans les régions froides, le contraste peut être très prononcé et les chats siamois vivant dans des environnements frais sont plus sombres que ceux qui vivent dans les régions chaudes.
Les chats peuvent avoir plusieurs mutations au locus C. Ces mutations sont, dans l'ordre de dominance :
En 2008, l'équipe du Dr Leslie Lyons a montré que les chats Burmese américains avaient une diversité génétique très faible et souffraient d'une consanguinité élevée, d'où la prévalence de plusieurs maladies et des problèmes immunitaires. Pour améliorer la santé de ces chats, on a autorisé des croisements avec des chats de type burmese importés d'Asie du Sud-est pour améliorer la diversité génétique.
Grâce à cette introduction, est apparue une nouvelle couleur nommée « mocha » (en référence à une variété de café latte, aromatisée au chocolat). Mocha est un port sur la Mer rouge, qui a été un marché majeur pour le café sous le régime ottoman (d'où le nom du café Moka).
Les chats homozygote pour mocha (qui ont reçu le gène pour cette couleur de leurs 2 parents) sont de couleur brun clair à blond. La fourrure semble presque ticked car les poils sont très clairs à la base et ont une bande plus sombre près de l'extrémité. L'assombrissement est très faible aux extrémités (contrairement au colourpoint). Les yeux sont bleus.
Les chats ne sont pas seuls à subir des mutations de la tyrosinase. Chez l'homme, on connaît l'albinisme OCA1 - TS ou « type thermosensible » : les personnes touchées naissent avec une peau blanche, des poils blancs et des yeux bleus. Elles développent au moment de la puberté une pigmentation sur les zones les plus froides de leur corps comme les bras et les jambes. Selon la température de l'endroit du corps, la pigmentation est plus ou moins intense.
Les généticiens considèrent que l'identification des variantes de couleurs du pelage des chats permettra d'améliorer la compréhension de la physiologie des mammifères. Le chat sert de modèle pour les maladies et les caractéristiques humaines. De plus, les résultats des recherches sont immédiatement applicables pour l'amélioration et la gestion des races et populations félines.
Nom des couleurs : nomenclature du LOOF
Crédit photos : Wikicommons et Labgenvet
Source principale : Messy Beast (ma Bible). Adaptation des illustrations avec l'aimable autorisation de Sarah Hartwell.
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